La politique de l'eau refait surface
Après un calendrier soutenu en 2018 et 2019, la mise en œuvre de la politique de l’eau partagée (PEP), comme de nombreux autres projets, a avancé au ralenti cette année, en raison de la crise sanitaire. Depuis le deuxième Forum de l’eau en novembre dernier, le comité en charge de piloter et de suivre les 700 actions de la PEP n’avait pas eu l’occasion de se réunir. C’est chose faite ! À l’invitation de Jean-Pierre Djaïwé, chargé de ce secteur au sein de l’exécutif, les membres du comité de l’eau ont tenu une séance de travail la semaine dernière au gouvernement, afin de « rattraper le retard et faire le bilan de l’avancement des travaux ».
Gouvernance et financement
L’ordre du jour, chargé, a débuté par la programmation du 3e Forum de l’eau « qui se déroulera en mars 2021 », a annoncé le membre du gouvernement. Un point d’étape des travaux menés par la mission interservices de l’eau – qui se sont poursuivis malgré la crise sanitaire – et de ceux conduits dans le cadre du projet PROTEGE* a ensuite été exposé.
La constitution d’un groupe de travail consacré aux questions de la gouvernance et du financement de la PEP a également été débattue. Un sujet jugé « prioritaire » par Jean-Pierre Djaïwé. De cette instance dépendra, selon lui, « le soutien à long terme dont pourra bénéficier cette politique publique ». C’est pourquoi « une candidature a été soumise à l’examen des membres du comité », en vue de désigner la personne référente qui animera ce groupe de travail.
Deux nouveaux membres
Les partenaires devront aussi se prononcer sur l’intégration de deux nouvelles entités au sein du comité de l’eau. « L’Agence rurale qui a des compétences statutaires en matière de gestion de l’eau et le Fonds Nickel, acteur clé de la restauration des bassins versants et de l’entretien des cours d’eau dans les anciennes zones minières », a détaillé le chef du service de l’eau de la direction des Affaires vétérinaires, alimentaires, alimentaires et rurales, Geoffroy Wotling.
Ces établissements publics de la Nouvelle-Calédonie pourraient ainsi siéger prochainement au comité de l’eau, aux côtés du gouvernement, des provinces, des deux associations de maires, du Sénat coutumier, de l’État et du Conseil économique, social et environnemental.
* Projet régional océanien des territoires pour la gestion durable des écosystèmes, financé par le 11e Fonds européen de développement.
La PEP
Adoptée au Congrès en mars 2019, la politique de l’eau partagée doit répondre à six objectifs stratégiques:
- Sanctuariser nos zones de captage et nos ressources stratégiques, préserver nos milieux ;
- Fournir 150 litres d’eau potable par jour et par habitant ;
- Sensibiliser, communiquer, informer, éduquer, former : faire de tous les Calédoniens des « hydro-éco-citoyens » ;
- S’orienter vers le zéro rejet d’eau non traitée ;
- Mettre l’eau au centre de tous les projets d’aménagement, d’habitation et de développement économique ;
- Mieux maîtriser l’eau pour augmenter la production agricole locale et parvenir à un taux de couverture alimentaire de 50 %.